Situé entre le lac Majeur et Bellinzona, le chai, construit en 1994 par l’architecte Aurelio Galfetti s’insère sur un coteau du vignoble Ghidossi. Architecture viticole moderne, la cave allie technologie et tradition, symbolisme et fonctionnalité. Composée de matériaux contemporains, ce volume simple construit une relation solide avec son environnement à l’aide de murs en béton qui cadrent le paysage.

Pour revitaliser cette architecture devenue trop petite, l’extension propose un nouveau site de production tandis que le chai existant maintient son statut d’espace de dégustation. Le vignoble étant marqué par un fort dénivelé, un funivigne relie la cave existante, les vignes et l’extension. Cet axe génère un système global à l’échelle du domaine. Ce geste permet d’exploiter la totalité de la parcelle, d’améliorer la gestion des différents flux, et d’offrir une promenade et un panorama sur le paysage.

L’extension élabore un dialogue entre le programme, le site, le patrimoine et le climat. Inspiré par le principe de composition d’origine, une série de murs massifs, parallèles au funivigne, oriente la cave vers la vallée. L’édifice aspire à un équilibre entre architecture, vin et nature grâce à une construction simple utilisant des matériaux locaux et des dispositifs architecturaux passifs produisant ainsi un climat intérieur propice à la vinification. Archaïsme nouveau, le projet réinterprète de manière contemporaine le concept de la cave traditionnelle.

Le quartier de Malley, situé au coeur de l’ouest-lausannois, devrait accueillir un grand nombre de nouveaux habitants et emplois. Un vaste projet intercommunal souhaite valoriser cette ancienne zone industrielle, avantageusement connectée au réseau de transports en commun, afin de répondre à la volonté de densification de la ville.

Le projet Malley Meidan propose une alternative aux constructions envisagées en positionnant ce futur quartier non pas comme simple extension de la ville, mais comme nouvelle centralité articulée autour d’un large espace public : le « meidan », inspiré du modèle perse. Il s’agit de proposer les infrastructures essentielles à une vie citadine confortable et compatible avec la transition écologique. Malley Meidan est le projet commun de 400 logements, agencés au-dessus d’un socle commercial, et de 3 espaces publics : la grande cour qui comprend un parc arboré entourant le théâtre Kléber-Méleau et contribuant à produire un climat tempéré; le passage couvert, reliant la gare au métro, qui distribue les commerces et peut abriter un marché de produits locaux; la toiture en tant que belvédère disponible pour les activités sportives qui offre une vue dégagée sur le territoire.

L’idée du projet est de concevoir un lieu dédié autant à la collectivité qu’à l’habitat individuel. Le choix d’une conception globale, allant du plan de quartier à la réalisation architecturale, ainsi que la forme unitaire du projet procurent une identité forte au nouveau quartier.

« A mes chers petits-enfants,

Chaque année, en automne la récolte des olives reste dans mes meilleurs souvenirs.
Durant des semaines, toutes les familles de Ramallah se réunissaient dans les terrasses des vallées avoisinantes pour récolter les précieux fruits verts. Nous aidions nos parents qui profitaient alors de nous apprendre les ficelles du métier. De la technique ancestrale pour retourner la terre afin de préserver son humidité durant les périodes sèches, la construction et l’entretient des murs en pierres sèches, la taille des arbres fruitiers à la conservation des graines palestiniennes adaptées aux conditions locales, tout ce savoir qui nous permettait de conserver ce paysage si particulier qui définit notre identité.

Mais la vie a changé, Ramallah a pris un nouveau tournant, elle a grandi et elle se développe encore et toujours en grignotant chaque fois plus de territoire sur les vallées agricoles pour construire des immeubles.

La nouvelle génération a délaissé les vallées pour se ruer vers les bureaux et les cafés du centre-ville. Il ne reste que peu de paysans qui travaillent avec leurs ânes dans ces terrasses et ces techniques ancestrales se perdent.

Il est temps de se démener pour réintroduire l’agriculture dans nos vallées.

Il est temps que vous puissiez réapprendre à nouveau ce métier, que vous puissiez sauvegarder ce patrimoine tout en continuant de le développer.
Il est temps de conserver ces terres fertiles qui nous sont si souvent dérobées.

Environ 90 % des 126 millions de citoyens japonais vivent dans les zones urbaines sur les côtes de l’archipel. Depuis la croissance d’après-guerre, le phénomène continu de migration rurale et le vieillissement de la population, provoque le déclin des zones rurales à l’échelle nationale. Les communautés les plus touchées par ces phénomènes sont celles situées dans des régions isolées, notamment dans les zones montagneuses.

Ueno-mura, un petit village situé dans une vallée reculée de la préfecture de Gunma en fait partie. En effet, cette région a perdu son dynamisme d’autrefois en raison du déclin des activités liées à l’industrie du bois. Aujourd’hui, 42% des 1000 habitants restants sont des personnes âgées qui vivent de manière dispersée le long de la vallée. Toutefois, contrairement à de nombreux hameaux dans la même situation, la communauté d’Ueno a l’espoir de retrouver un équilibre. La reprise des activités liées au bois ainsi que le retour progressif de jeunes voulant s’installer à la campagne ont montré le potentiel de cette communauté à se revitaliser.

Dans cette perspective, le projet propose l’introduction d’un nouveau campus dédié à la formation de charpentiers au centre du village, à côté de l’association forestière d’Ueno. Ensemble avec la nouvelle école et les logements pour étudiants, ils forment un centre dédié au savoir-faire ancré dans la tradition japonaise. La revalorisation du site, une zone enclavée dans un méandre de la rivière permet aux locaux et aux étudiants de se rassembler et collaborer sur des projets de réhabilitation lié au développement du village.

Ainsi, face au paradigme de la mégapole, le projet s’inscrit dans une lignée d’interventions modestes considérant d’autres alternatives à la vie urbaine.

L’apparition d’une nouvelle culture pédagogique en Allemagne invite à repenser l’espace scolaire, qui doit relever les défis du manque d’espace, d’ouverture del’école et de l’allongement du rythme scolaire. Un modèle figure au centre de la discussion : le paysage éducatif, qui place l’école au cœur du développement urbain. Comment créer des synergies entre école, infrastructures éducatives et vie de quartier ?

Dans le quartier Soldinerkiez, zone d’urbanisation prioritaire au nord de Berlin, l’enjeu pour les trois écoles primaires est de s’adapter aux nouvelles formes de pédagogie, tout en s’ouvrant au quartier. En réponse à cela, le projet s’intéresse au seuil entre espace scolaire et espace public. Une promenade le long du canal de la Panke propose de relier les trois écoles primaires, créant ainsi une nouvelle interface entre école et quartier.

Le projet trace un parcours, ponctué de différentes étapes clefs, qui matérialisent un réseau d’infrastructures éducatives. Espace scénique, jardin potager et bibliothèque s’adressent à la fois aux trois écoles, mais aussi aux habitants du quartier.

Ce projet invite l’enfant, comme l’adulte, à porter un regard nouveau sur leur quartier, à prendre des chemins différents et s’initier à l’école de la vie.

Le Lavaux, patrimoine de l’humanité, attire beaucoup de touristes grâce à la beauté de son paysage. Ses visiteurs aiment se promener dans les vignes, hors des routes et des sentiers battus. Cela n’est pas autorisé, mais l’on peut comprendre ce comportement. En effet, il semblerait que le meilleur moyen d’appréhender cette région, soit de longer les murs de vignes en faisant ainsi varier le paysage le long de leur parcours. « Subitement, le mur s’arrête et le spectacle surgit : lumière, espace, cette eau et ces montagnes … Voilà : le tour est joué ! » (Le Corbusier, Une petite maison, 1954, p. 27).

‘’Le musée du Lavaux’’ propose donc de créer une promenade architecturale au fil des murs, dans le parc viticole entre Riex et Epesses, grâce à un aménagement léger des murs existants. Un simple épaississement au sommet du mur suffit à générer un chemin. Ce parcours rencontre parfois les routes existantes qui se trouvent en contrebas des murs et les franchit grâce à des petits ponts en béton qui sont fréquents dans la région. C’est à ces moments de pontage que se situent les différents pavillons qui constituent le musée. Chaque pavillon possède une exposition sur un thème concernant la région du Lavaux. Leur principe constructif est pour tous identique et résulte d’une recherche sur les techniques de mise en œuvre et les matériaux utilisés par les bâtisseurs du Lavaux. L’objectif de cette démarche est d’intégrer le projet dans son contexte et de lui donner une dimension territoriale.

La cité de Calvin comporte de nombreuses organisations internationales dont les employés, souvent temporaires, contribuent à l’augmentation de la forte demande de logements en centre-ville. Pourtant des espaces interstitiels dans les quartiers des Pâquis, de Plainpalais et des Eaux-Vives restent encore sous-exploités, voire vierges de constructions.

Le projet consiste à insérer des immeubles de logement dans ces endroits, plus communément appelés « dents creuses ». Leurs dimensions génèrent des logements de surface réduite, destinés à des locations de courte durée. Les appartements ont donc été entièrement conçus pour apporter des espaces multifonctionnels et pratiques ainsi qu’un maximum de rangements.

Cela se traduit par la présence d’un élément en bois, sorte de mur modulable comprenant, entre autres, la cuisine et des alcôves et participant au caractère particulier de ces petits appartements. Néanmoins, chaque parcelle est unique. Ainsi, quatre plans d’étages types, de dimensions différentes, permettent de s’adapter à plusieurs contextes urbains. Outre la thématique de l’optimisation des espaces réduits, celle de la couture avec le bâti existant est aussi un élément important des projets.

Bien que tous les bâtiments soient construits de façon identique, ils se distinguent les uns des autres grâce à la reprise d’éléments architecturaux des différents contextes dans lesquels ils s’inscrivent, tels que le dessin des garde- corps, la présence de volets, ou d’une toiture en pente.

Situé dans le village de Sainte-Croix, le projet s’insère sur l’ancien site industriel des manufactures de boîtes à musique Mermod Frères. Ravivant l’esprit du lieu et le savoir-faire des artisans régionaux spécialisés dans la mécanique de précision ; le développement d’une école de mécanique d’art voit le jour, revalorisant l’héritage de l’ancien site historique pour de futurs artisans, créateurs d’automates.

Par la destruction d’une annexe et l’ajout de deux nouveaux bâtiments ; l’école est imaginée comme un campus constitué de quatre parties autonomes etrayonnantes ; chacune a une fonction spécifique pour : créer, étudier, habiter, exposer. D’aspect trapu et épais, se tenant chaud les uns aux autres, le quatuor entretient un échange autour d’une place minérale, lieu d’accès et de partage.

Les deux nouveaux édifices se réapproprient le langage typologique industriel du village par leur volumétrie et leur organisation spatiale. Positionnés perpendiculairement à la pente, ils cultivent entre eux une familiarité et créent un magnétisme définissant l’ensemble de la nouvelle école de mécanique.

Telle la fable « Le rat de ville et le rat des champs » la vue des logements situés à l’Est, s’ouvre sur les Alpes ; le bâtiment est entouré d’asphalte et se fond dans la micro- urbanité de l’ensemble. A l’Ouest, le rat des champs plonge dans une nature sauvage ; la situation pavillonnaire est propice à l’exposition de futures œuvres, entourée d’arbres centenaires du parc de la Villa Mermod.